Lettre de Poilus
Verdun le 9 juillet 1915
Ma très chère Amandine
Dans la tranchée c'est l'horreur car on arrête de se faire bombarder par les allemands mais il y a un autre événement : je me suis blessé à l'épaule lorsque je revenait de Paris (pour revenir on est passé devant des mitrailleuses allemandes .Je vais me faire soigner l'épaule dans deux ou trois jours et tant que je me repose je serai de retour à la maison dans environ trois mois. Là je suis allongé sur un lit a l'infirmerie et chaque jour je vois des soldats français mourir pour s'être fait mutilés et parmi eux il y a avait mon frère Paul car il avait reçu une balle dans la main .
Ma douleur à l'épaule me fait souffrir , tu me manque vraiment et il me reste un peu de toi en moi pour me réchauffer le coeur, tout le monde ,même moi, avons peur que cette guerre ne soit jamais fini. Tous ce que je souhaite c'est rentrer à la maison pour redevenir heureux avec toi et les enfants et de passer Noël avec vous. Le bruit des mitrailleuses m'énerve. La nuit, les rats vous mangent un bout de quelque chose. Je veux que cette guerre soit fini le plus vite possible car ce qu'il nous donne à manger est froid et je suis traumatisé par les bruit des canons qui me rendent sourd. Le médecin a pu se libérer avant donc je devrais avoir une prothèse . Ca me réconforte qu'on puisse me dire ça car je serai de retour dans pas longtemps et loin de cette horreur .je penserai à tous mes copains qui seront mort durant cette guerre.
Embrasse les enfants, je t'aime
ton Adolphe