Lettre de Poilus

Publié le par classe 3°6 collège boris vian

Verdun, le jeudi 28 novembre 1916.

 

Ma chère et tendre Marie,

Je t'écris du front , j'ai été blessé mardi, je me suis cassé la jambe à cause des obus envoyés par le front adverse, ils les envoient sans pitié, directement dans les tranchées. J'étais en train de manger quand cet éclat d'obus à coupé ma jambe gauche en deux. Je vais sûrement être transporté à l'arrière dans peu de temps, les infirmiers soigneront ma jambe et ça me permettra de me reposer au moins quelques temps.

La vie au front est insoutenable, il pleut tout les jours, la boue nous encrassent jusqu'aux cuisses, elle cache des morceaux de cadavres déchiquetés sur lesquels nous buttons. Les poux, à nous gratter sans cesse sont aussi de la partie, tout comme les rats, à grignoter notre seule nourriture. Par ce temps de chien et ces obus que nous prenons à toutes les sauces, nous ne pouvons pas attaquer. La vie dans les tranchées est horrible, certains nouveaux se mutilent même pour être expédier à l'arrière mais malheureusement, beaucoup d'entre eux se font fusiller en exemple pour les autres.

Ah ma chère Marie, si tu savais combien je t'aime et tu me manques, comment ton amour me fait tenir dans cette période si difficile loin de toi. Chaque jour, en risquant ma vie, à chaque peur, à chaque seconde , à chaque obus que j'entends je pense à toi . Je me rappelle de cette journée, comme si c'était hier, cette journée, la veille de mon départ en guerre, quand nous jouions au parc comme deux enfants, ce dîner aux chandelles dans notre petite ferme avant de finir la soirée en débutant une nuit si indescriptible, mélangeant nos deux corps ... Que de bons souvenirs qui me manquent, si tu savais Marie, comme j'ai peur de ne plus te revoir, de devoir vivre encore longtemps si loin de toi, de ne plus revoir ton visage si tendre, gracieux, et ton corps avec ses jolies courbes qui dessinent ta belle silhouette.

Ma blessure me fait mal, à me plier en deux, à crier je ne peux plus marcher, m'aimeras tu encore avec une jambe en moins ? Mais cette blessure ne me fait pourtant pas aussi mal que ton absence qui me transperce le coeur.

Malheureusement, je dois y aller, le souper est servie, du potage à la couenne de lard, comme d'habitude. Tu me manques ma tendre, j'espère bientôt sortir de ce cauchemar pour te revoir.

 

Amoureusement,

Jean.

Marion Bouillard et Romain Richard

Publié dans Lettres de Poilus

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article